Alaska Katmai 93 Venez faire une incursion dans une région subarctique, à la rencontre du grizzli (le 14 juillet 2005).

Un voyage exceptionnel suppose un ou plusieurs moments hors du commun. Si ce moment se produit, et au fil du temps, cela rejaillira sur le voyage dans sa globalité.

Ce moment peut être entrevu à l’avance, à cause de la renommée du site, mais il peut aussi survenir inopinément.

Lorsque nous avions décidé de partir, un peu plus d’un mois, pour le Yukon et l’Alaska, nous avions notamment programmé deux étapes qui nous paraissaient indispensables : le Parc National de Denali avec le Mont Mc Kinley, et le Parc National de Katmai.

 

A Denali, ce fut quinze heures de pluie, d’éclaboussures sur les vitres du car scolaire, avec en plus la buée à l’intérieur, sans compter le chauffeur-guide qui n’arrêtait pas de parler, en nous disant ce que nous aurions pu voir, ici et là, si la pluie battante et le brouillard n’avaient pas été au rendez-vous  !

Les Ours grizzlis attrappent les saumons aux chutes de la rivière Brooks à Katmaï en AlaskaAux chutes de la Rivière Brooks, ce fut un véritable feu d’artifice, non pas parce que c’était le 14 juillet, mais tout simplement à cause du spectacle qui nous était offert. Il est des circonstances où l’on est projeté hors du temps : c’est ce qui nous est arrivé en regardant, du haut des belvédères aménagés surplombant les chutes, cette leçon magistrale que nous donnaient les ours en train de pêcher le saumon.

Ce sentiment étrange d’un temps qui s’arrête, nous l’avons eu à d’autres reprises, notamment de façon inopinée, dans le Yukon en survolant à basse altitude le glacier Kaskawulsch, et dans le fjord de Nansen lors d’une dérive côtière au nord-est du Groenland (voir L'Arctique en images: le Yukon, le Groenland ).

Mais là, c’était la première fois, du moins de façon aussi intense.

Le Parc National et Réserve de Katmaï est situé dans la Péninsule de l’Alaska.

 

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Il est remarquable pour sa vallée des Dix Mille Fumées, formée à la suite de l’éruption du volcan Novarupta en 1912, laissant quatorze volcans en activité dont le Novarupta et le mont Katmaï, mais aussi pour ses ours bruns, les grizzlis, dont le nombre est estimé à plus de deux mille.

Dès la fin juin et jusqu’à la fin juillet, puis de fin août à la mi-septembre, une incroyable quantité de saumons du Pacifique remonte la rivière Brooks attirant alors un de leurs prédateurs, le grizzli.

L'arrivée au Katmai National Park

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5 H du matin - Anchorage

Réveil difficile dans notre chambre d’hôtel que nous retrouverons tard le soir, car la journée va être longue, encore plus longue que celle de la veille, où nous venions de la péninsule de Kenaï ; mais ce ne sera pas par la route. Là, où nous avons décidé d’aller, pas question de nous y rendre en voiture. En effet, le Parc National et Réserve de Katmaï est situé à plus de 360 km au sud-ouest d’Anchorage, dans la péninsule de l’Alaska, face à l’île de Kodiak et près des îles Aléoutiennes : la voie des airs est la seule possible.

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7H30 - Aéroport d’Anchorage

Envol à bord d’un petit avion de ligne, de la compagnie PenAir, bimoteur à hélice, pour King Salmon, aéroport au milieu de nulle part où l’on croise des touristes comme nous, venant voir les grizzlis, mais aussi des marins pêchant le crabe dans les eaux glacées du Pacifique Nord.

Un petit hydravion nous attend, En une vingtaine de minutes de vol nous amènera à Brooks Camp. Cette étape nous offre un spectacle de choix durant lequel nous obesrvons du ciel une nature vierge, alternant dans une immensité de couleur verte, des forêts, des lacs et des rivières.

Lors de l’amerrissage, nous apercevons immédiatement un grand mât au-dessus duquel flotte la bannière étoilée, des Rangers, et une ourse avec son petit lové contre son ventre : nous ne nous sommes pas trompés de destination … nous sommes bien au royaume du grizzli en pleine forêt, débarqués au milieu d’une cinquantaine d’ours concentrés le long de la Rivière Brooks, le temps de la remontée des saumons du Pacifique.

Vous pouvez assister à notre arrivée au Parc de Katmaï voir le diaporama sur (Images sur Katmaï: le grizzli pêcheur)

Alaska, Katmai National Park: Ours grizzli sur la plage d'arrivée

Brooks Camp, salle des Rangers : c’est l’étape obligée avant de pouvoir aller, seul ou en groupe, mais non accompagné, jusqu’aux chutes. Pendant près d’une heure il nous est expliqué au cours de ce « briefing » tout ce qui est interdit de faire, et finalement ce qui nous sera autorisé, car ne l’oublions pas, nous pénétrons dans le territoire des ours, et non l’inverse ; en aucun cas nous ne devons les gêner.

Des conseils appuyés, pour ne pas dire des ordres, sont dispenséspar les Rangers :

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  1. Ne pas hésiter à se déplacer en petit groupe serré, en étant ramassés les uns contre autres ;                                       
  2. Marcher en parlant et en faisant du bruit, afin de signaler notre présence aux ours ;
  3. Quitter la piste, si un ours vient à s’y trouver ;
  4. En cas de rencontre, commencer par faire de grands gestes, les bras en l’air, tout en lui parlant (hey bear, hey bear ! ), pour lui signaler notre présence ;
  5. Ne pas s’enfuir en courant, afin d’éviter de devenir une éventuelle proie ;
  6. S’éloigner à reculons, petit à petit, en parlant à l’ours, mais sans le dévisager ;
  7. Si l’ours attaque, il peut s’agir, dans un premier temps, d’un geste d’intimidation, mais s’il continue, l’attaque peut devenir réelle : la dernière carte à jouer, mais seulement dans ce cas, sera alors de se laisser tomber au sol, et de faire le mort, en adoptant la position fœtale, sur le côté, les jambes recroquevillées sur le tronc !

Sommes-nous bien sûr de vouloir continuer… et à notre propre risque ? la réponse est difficile, c'est un véritable dilemme: on a peur de les rencontrer, mais on brûle de curiosité de les voir!!

Oui, bien sûr ; des petits groupes se forment, après une collation ; mais il faut faire vite, nous sommes peu nombreux : afin de préserver l’environnement, les visites sont contingentées à 50 par jour. En une demi-heure, à condition de ne pas traîner, un sentier balisé nous mènera aux chutes, situées pratiquement à mi-chemin sur la rivière qui s’écoule du Lac Brooks vers le Lac Naknek.

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A gauche, le panneau explicatif

Au milieu, la mise en condition :

ils sont là !!!,

A droite, on y va !

 

 

Sur ce sentier, trois plateformes ont été installées, permettant d’observer les ours en toute sécurité :

  1. Une plateforme inférieure, enjambant le lac Naknek ;
  2. Une plateforme intermédiaire, en regard d’une portion de rapides ;
  3. Une plateforme supérieure, surplombant les chutes.

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La plateforme inférieure (Lower River Platform ) est bâtie sur l’embouchure de la rivière Brooks et le lac Naknek, ouvrant sur de larges panoramas : toundra autour du lac, hautes herbes, langues de terre s’engageant dans le lac, à fleur d’eau, permettant à des mâles solitaires et à des femelles avec leurs petits de s’amuser ou de pêcher en toute sécurité, loin de la pression que l’on ressent aux abord des chutes.

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La plateforme intermédiaire ( Riffles Platform ) est précédée d’un long pont suspendu, sinueux, complètement édifié en bois ; elle permet une vue frontale sur les rapides, mais aussi sur les chutes que l’on devine au loin, sur la gauche.

C’est l’endroit où les ourses amènent leurs petits d’un peu plus d’un an, pour leur apprendre à pêcher, en la regardant, mais aussi en tentant leur chance sur ces saumons épuisés remontant, au fil de l’eau, le cours de la rivière, en aval des chutes.

La plateforme supérieure ( Falls Platform ), est située à la terminaison de ce sentier, après 0,6 mile de marche ( Brooks Falls trail ) : c’est l’endroit tant rêvé et attendu, sorte de balcon donnant sur une scène magique où l’on peut, en permanence, observer un ballet d’une vingtaine d’ours, ballet se jouant sur deux étages, le haut et le bas des chutes, mais aussi légèrement en aval.

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Il y a les gros et les moins gros, les mâles et les femelles avec ou sans leurs petits, les agressifs et ceux qui le paraissent moins, les hyperactifs et les nonchalants, ceux qui restent sur place en faisant du « sitting » et ceux qui bougent… et finalement tout bouge, comme dans un ballet, puisque le temps passant, les ours changent, certains s’en allant avec leur prise, d’autres partant à un autre endroit alors que de nouveaux arrivent. Seul le temps s’arrête, transportant dans un « ailleurs » les observateurs que nous sommes.

 Voici les grizzlis en train de pêcher le saumon remontant la rivière (Images sur Katmaï: le grizzli pêcheur) pour aller pondre et mourir...

On observe aussi l'apprentissage maternel (Images sur Katmaï: le grizzli pêcheur) de la pêche en rivière!

Les autres, en apparence moins forts, ou peut-être paresseux, sont en bas des chutes, à moins d’un mètre au-dessous : ils sont là, attendant le saumon qui aura raté son saut en retombant lourdement dans l’eau tourbillonnante, ou celui qu’un ours à l’étage supérieur n’aura pas réussi à saisir et qui sera retombé en ayant été dévié de sa trajectoire.

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Quand la pêche est bonne, il y a de quoi se restaurer , à voir absolument...

Un peu à distance des chutes, des femelles passant au-dessous de la plateforme, amènent leurs petits de l’année ( « cubs » ), au bord de l’eau, afin de les familiariser avec leur futur univers : c’est l’apprentissage, jusqu’à avancer un peu dans la rivière, toujours en alerte, redoutant qu’un mâle ne vienne attaquer ses petits.

En bordure de la rivière, des canards vont et viennent ; dans le ciel, au-dessus des chutes, mais aussi en aval, c’est le carrousel des mouettes venant se nourrir des restes laissés par les grizzlis.

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Les chutes de la Rivière Brooks donnent un spectacle grandiose, hors du temps, dont il est difficile de s’extirper ; mais les Rangers sont là, pour nous rappeler à l’ordre, et nous faire signer le bon de sortie, car à l'arrivée sur la plateforme nous avions émargé la liste sur laquelle nous étions inscrits : on compte ceux qui arrivent, on compte ceux qui repartent.

Alaska, Katmai National Park: Ours grizzli aux chutes de la rivière Brooks

L’ours est concentré essentiellement le long de la rivière, mais il peut s’observer partout, le long des berges des lacs, dans la toundra mais aussi aux abords des bâtiments du lodge ( Brooks Lodge ).

Alaska Katmai (5)Pour ceux qui ne se contentent pas, comme nous, d’un « drop off », il est possible de dormir dans le lodge afin d’envisager d’autres activités, comme une excursion avec un Ranger sur un lac, ou une virée en 4x4 sur la piste conduisant à la Vallée des Dix Mille Fumées, mais les places sont chères et les inscriptions doivent être prises de longs mois à l'avance.

 

Alaska Katmai (5)21H00 - Retour à Anchorange : des taxis sont là, attendant les chasseurs d’images. 

 

 

 

Au coeur de l'évènement c'est ici dans cette fantastique vidéo !!!

 

Et "en live" avec la web cam du site explore.org sur le site du Katmaï National Park, partagez les grands moments de pêche des ours:

 http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

 

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Bon à savoir

On ne peut pas aller partout sur le globe.

Si on en a la chance bien sûr rien ne vaut l'expérience de terrain.

On peut cependant participer en direct à la vie animale en les regardant agir grâce aux web cams installées de part de le monde, dans des lieux de plus en plus reculés: faites un tour par exemple avec les ours de Katmaï qui se régalent de leur pêche aux saumons, c'est EN CE MOMENT, en juillet, ensuite ils vont sur un autre spot pendant le mois d'août, pour réappaaraître en septembre.

KATMAI NATIONAL PARK, BROOKS FALLS (chutes de la rivière Brooks) en Alaska: http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

Dans "anecdotes et contes"

Illustration du conte inuit "la femme squelette"Le conte inuit de la femme squelette

Elle avait fait quelque chose que son père désapprouvait, mais dont personne ne se souvenait. Toujours est-il que son père l'avait traînée jusqu'à la falaise et précipitée dans la mer. Les poissons avaient mangé sa chair, dévoré ses yeux. Et elle gisait sous les eaux, son squelette ballotté par les courants.

Un jour, arriva un pêcheur. En fait, ils étaient plus d'un à pêcher à cet endroit, mais celui-ci avait été entraîné bien loin de chez lui et il ignorait que les pêcheurs des environs se tenaient à l'écart de cette crique, disant qu'elle était hantée.

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